Présentation
Salut à toutes et à tous 😁
Comme il est difficile de parler de soi…par où commencer..? Diantre, mais par le début..!
Je suis né en région parisienne en 1986, j’ai donc 33 ans à l’heure ou je pose ces lignes. 1 mètre 70, 65 kilos, auto-entrepreneur…ah oui, je vous écris du canapé! Comment être plus précis 😁
Après une adolescence houleuse, durant laquelle, à ma grande honte aujourd’hui, j’ai beaucoup collectionné les conquêtes sans réellement me soucier des sentiments de mes partenaires, ni même en règle générale de mes contemporains, j’ai fait une rencontre disons… étonnante…
Mais avant, vous devez comprendre que la seule chose qui m’importe à cette époque, comme beaucoup de post-adolescents idiots et ignares, c’est simplement… la quantité, la recherche de la relation sans engagement, de la plus belle conquête avec qui m’afficher quelques jours pour faire baver les copains…bref c’est peu reluisant. Sexuellement aussi, mis a part avec ma « petite amie », je ne fais pas grand cas du plaisir de ma partenaire… Non, je ne suis alors pas un très bon coup, je n’ai pas grande fantaisie non plus..! Mais j’ai déjà une certaine « brutalité » naturelle qui semble plaire, la plupart du temps, à mes « coups d’un soir »…
Une drôle d’introduction!
Jeune adulte alors, je rencontre donc cette charmante femme, de 20 ans mon aînée. Classe et chic (bien trop pour moi à vrai dire), elle semble intéressée par le jeune homme que je suis… sans trop comprendre pourquoi. Je ne connaissais pas encore les codes de ce monde ni même les us et coutumes, et je l’identifiais simplement comme une probable « cougar ». Je la laisse prendre les devants. Son mari n’est pas là ce soir, me dit-elle un jour… Je décommande un flirt, et me présente chez elle directement à la sortie du boulot. Je sonne, impatient. Belle maison, du genre que je ne pourrais jamais m’offrir, belle dame, du genre que je ne pourrais normalement jamais accrocher…
Comme disais Brassens « la suite serait délectable, malheureusement je ne peux pas la dire, et c’est regrettable, ça vous aurait fait rire un peu ». Toujours est-il que cette femme était, et est toujours à l’heure actuelle, une domina! J’eus droit, ce jour là, à une initiation en tant que soumis… Je vous avouerais que j’ignore encore aujourd’hui pourquoi je me suis laissé diriger…la curiosité, l’excitation que me procurait cette femme, toute en charme et en cuir, le cadre qui ressemblait d’avantage a un chateau, ou simplement le fait que je comprenais à peine ce qui m’arrivait… Plus tard, elle m’a avoué avoir cru que j’étais déjà pratiquant, ce qui explique qu’elle n’y soit pas allée de main morte… Je suis reparti des images plein la tête, la fierté quelque-peu égratignée, et totalement perdu.
Après avoir analysé ce qui s’était passé, ce sentiment de mal-être, ces douleurs qui ont duré quelques jours, j’étais totalement circonspect… Pourquoi avais-je été excité comme jamais, alors qu’il était clair que je n’avais pas apprécié le traitement qu’elle m’avait réservé ? La réponse était évidente : je VOULAIS être à sa place, j’en rêvais…
Un long chemin
Commença alors la période la plus compliquée de mon existence…6 mois durant lesquels je n’ai pas touché une femme, pas pu me regarder dans une glace… je voulais faire mal, humilier, contraindre, animaliser une femme… « Qu’est-ce qui ne va pas chez moi » était une litanie qui tournait en boucle dans ma tête. Comment, pourquoi, a cause de qui, ou de quoi…? Je devins asocial, bougon, irritable, bagarreur…
Le dégoût de soi se traduit souvent par l’autodestruction, et la frustration par une hyperagréssivité…je n’ai pas fait exception! J’ai alors 19 ans.
Je finis par recontacter mon initiatrice. Qui mieux qu’elle pouvait m’éclairer ! On prend rendez-vous à une terrasse de bar. On parle… beaucoup… on y passe l’après-midi, j’apprends quelques termes, quelques codes, et surtout qu’il existe une communauté, un peu underground, dont elle me laisse quelques contacts. J’appelle la première, puis me dégonfle. Le second, Pierrot, est avenant, prévenant et compréhensif. Il m’invite au resto pour en parler. Je me souviens encore du restaurant, des moules/frites délicieuses, et de ma gêne à l’entendre me parler de ses soumises, de fessées, de sang, de hurlement, d’uro, de squirt, rire à gorge déployée à l’évocation de certains souvenirs de ses séances avec sa « petite chienne »… dans un restaurant bondé…
Bref, ce Pierrot sera mon sauveur. Je n’ai pas d’autre mot. Pendant 6 mois il m’offre son temps. Nous nous voyons deux fois par semaines. Les deux premiers mois, il m’explique, me fait lire des ouvrages, me questionne, me démontre, me montre sa « collection d’outils », des photos de ses séances, des échanges de mots avec ses soumises, m’apprend à préparer à l’avance des séances selon ce qui m’obsède, retouche, m’explique patiemment… tout prend forme, mais je ne réalise pas encore, a vrai dire je ne le crois pas à l’époque quand il me répète inlassablement que le principal est le plaisir de sa soumise… Du plaisir? Réellement?
En août 2008, quelques jours après mon anniversaire, il m’offre un cadeau, totalement inattendu : assister a une séance. Il me présente sa soumise « principale », et procède a une « petite séance mignonne » comme il aime à les appeler… C’est déroutant, pour ceux qui ne l’ont pas vécu, d’être assis dans un fauteuil, un verre a la main, et de voir un bonhomme de 65 ans lier une femme, préparer de quoi la « faire souffrir », sans être mal a l’aise…je vois de mes yeux ce « subspace » dont il me rebat les oreilles… Il m’explique au fur et a mesure… le wand, le paddle, le martinet, la cravache… les marques, ses cris, son plaisir, physique, cérébral… C’est beau, je n’ose pas bouger une oreille… C’est hard, aussi… elle a des bleus, elle pleure, mais elle sourit, elle mouille, elle jouit…
Révélation
Cette séance réalisée pour moi plus que pour eux (je découvrirai plus tard qu’ils avaient édulcoré leurs jeux enormement pour ne pas me choquer!) m’a enfin, après 8 mois d’errements (et d’abstinance), fait prendre conscience qu’il s’agit de plaisir mutuel… Je comprends dans l’instant que je ne suis donc pas un monstre, pas un désaxé, pas un animal… que je peux, c’est possible, faire jouir une femme de cette façon, la combler, être qui je suis, ce que je veux être, ce qui m’a toujours manqué, sans pour autant maltraiter ma partenaire… la faire jouir, la faire s’épanouir… la rendre heureuse… c’est une véritable révélation. Nous passons la fin de soirée tous les trois, à discuter. Je prends la mesure de toutes les responsabilités qui incombent au dominant envers sa soumise…
J’erre plusieurs heures sur les quais de seine, ce que j’ai vu est incroyable… ils s’aiment, c’est évident. Ils se respectent mutuellement, plus qu’aucun couple que j’ai pu rencontrer. Ils se complètent, a un point quasiment surnaturel. Cet homme agit avec elle comme un gentleman et comme un sadique à la fois, comme un homme aimant et comme un pervers…il est son chevalier, noir et blanc selon le moment…
En quelques heures, toutes mes convictions ont changé. Je ne suis plus le même… tout a changé… je commence a me réinventer… à voir le monde autrement, à voir le sexe autrement, à voir les femmes autrement, et surtout a me voir moi-même autrement…
Ma voie s’est ouverte devant moi. J’ai compris qui je suis, reste a savoir comment agir, comment devenir légitime. De ce jour là, j’ai tiré un trait sur mon passé, sur mes habitudes, sur ma désinvolture. Si je voulais vivre comme j’étais destiné a le faire, je devais agir autrement… et tout s’est fait naturellement les mois qui ont suivi.
L’apprentissage
Sous l’oeil vigilant et attentif de Pierrot, je me suis exercé au maniement des jouets, d’abord sur des arbres (amis vegans, ne m’en veuillez pas !), puis sur des soumises qu’il me « prêtait », selon ce qu’il souhaitait me faire decouvrir. Mais combien pouvait-il en avoir? Jamais je n’ai touché sa partenaire de vie et soumise « principale » comme il aimait à l’appeler, mais nous nous sommes vus souvent. C’était, disait-il, la seule façon de devenir un jour un Maître : écouter, être attentif et comprendre les besoins et les envies de sa soumise. Comment ne pas être d’accord!
Avant même d’avoir ma propre soumise, je rencontrais des pratiquants, je participais à des soirées privées, a un munch (une expérience qui m’a fort déplut par son snobisme et son formalisme, mais nous y reviendrons dans la section « événements »). Je me faisais discret : le « petit protégé » de Pierrot n’était pas là pour la ramener, mais pour apprendre. Je le soupçonnais de s’amuser de cette situation, de me voir mal a l’aise, quelque-part de me dominer, de toute son expérience, de toute son influence, mais comment ne pas l’accepter. Après tout, c’est grâce a lui que j’évoluais vers mon but : la liberté !
Petit a petit, semaine après semaine, rencontre après rencontre, expérience après expérience, naissait en moi un nouveau sentiment, qui allait devenir mon nouveau moteur : la gratitude….
La gratitude envers ceux qui m’apprenaient, Pierrot en priorité évidemment. Envers celles qui s’offraient à moi, me permettaient de m’exercer, de me découvrir, même si c’était par obéissance à leur propre Maitre. La gratitude envers moi-même, qui me donnais du mal pour gagner cette liberté et d’avoir abandonné ce jugement envers moi-même, dans mon ignorance. Egalement envers les pratiquants que je rencontrais, de ne pas me juger quand ils savaient, et les non-pratiquants de ne pas me demander quand il ignoraient…
Petit a petit, disais-je, je changeais. Le jugement des inconnus ne comptait plus, pas plus que leur arrogance ou leur indifférence. Le respect devenait essentiel, non que j’en valais la peine, du haut de mes 20 ans, mais je le distillais sans compter. Je m’appliquais une auto-discipline de fer, laquelle devenait naturelle. Aime-toi et le ciel t’aimera, et tout se mérite. Du petit con arrogant et irrespectueux, j’étais devenu en moins d’un an quelqu’un a qui on donnait du « Monsieur », du « vous ». A qui on demande son avis, qu’on écoute, qu’on considère.
Le jugement, en ce qui me concerne, avait disparu. Plus question de me forger un avis sur quelqu’un à partir de son âge, de son look, de sa posture, de sa carrière, de ses croyances, de son sexe, de son poids, de son orientation. Seuls les actes comptaient désormais, donc seuls ceux de mes contemporains aussi! Quelqu’un qui agit comme une personne de valeur est quelqu’un de bien, le reste importe peu.
Nouveau départ
J’ai cette année là rompu énormément de liens, pris mes distances avec énormément de gens qui ne valaient finalement pas le temps que je leur offrais, qui ne pouvaient attirer a l’homme que je devenais que des ennuis, lui rappeler l’idiot irrespectueux qu’il avait été, les conneries qu’il avait faites. Je n’hésite pas à le dire aujourd’hui, j’ai honte de ce que j’ai été, et n’ai jamais regretté d’avoir sciemment opéré ce changement, jusqu’à ce qu’il devienne naturel. Je suis devenu un meilleur homme, un meilleur frère, un meilleur fils, un meilleur ami… plus tard, un meilleur père que ce que je serais sans-doute devenu. Il me restait a devenir un meilleur amant.
Ma première « soumise » était en fait un « coup monté » de la part de mon mentor. J’avais repéré une fille lors de deux soirées organisées par Pierrot, sensiblement le même âge que moi, qui discutait avec plusieurs personnes. N’ayant aucun talent pour la drague, et ne me sentant pas légitime face aux personnes avec qui elle semblait vouloir discuter, je n’avais pas tenté la moindre approche. C’est elle qui avait fait le premier pas, me disant qu’elle souhaitait faire une séance avec moi…comment refuser! J’avoue ne pas avoir été très performant ce jour là, plus inquiet pour elle qu’autre chose, dans une chambre d’amis.
Elle a été mon cas d’étude, ma première fois non-supervisé…Je ne lui avais pas caché mon inexpérience, et elle fut patiente. Avec le recul, je l’imagine déçue de cette séance, mais j’ai compris, en sortant de la chambre, presque tremblant mais pourtant plus apaisé que jamais, face au sourire quelque-peu narquois de mon ami, qu’il m’avait offert ce moment, qu’il en était l’instigateur! Je ne l’ai jamais revue, ce qui est bien dommage, car j’aurais aimé lui offrir un souvenir plus intense. Quoi qu’il en soit, son but était clairement, ce jour là, de me faire comprendre que chaques personnes est différente, et que c’est à nous, dominants, de nous adapter, et non l’inverse! Une leçon que jamais je n’oublierais!
Me voilà donc lancé, sans mes petites roulettes, dans le vrai monde… ma génération, contrairement à celle de mes amis underground tous plus âgés, est celle du web, et des réseaux sociaux. Facebook d’abord, puis Twitter plus tard…les sites BDSM, légèrement glauques pour beaucoup, et les sites libertins. Je sais désormais ce que je veux, ai une certaine maîtrise des « armes », mais il me reste a trouver ma « philosophie », mes attentes, mes propres codes, et mes propres limites.
Faire ses armes
Ma première soumise habitait a plus de 200km. Nous nous vîmes une première fois après de longues discussions par mail, qui se soldait par ce que j’appellerais une « baise torride »… Fort agréable, certes, mais loin de répondre à ce qui était déjà un besoin, et créait un véritable manque. Quelques mois de jeux virtuels avant de nous rencontrer à nouveau pour une véritable séance, et ce fut la fin, d’un commun accord. J’ai appris trois choses lors de cette relation :
La première : je n’étais définitivement pas sadique. La douleur de ma partenaire ne me procurait aucun plaisir. Cela a évolué avec le temps, mais à l’époque, j’avais simplement mal pour elle. Surprendre, marquer, me faire obéir était clairement important pour moi. Mais la voir lutter pour ne pas lâcher le safeword ne m’apportait que de la peine. La précaution et l’inquiétude prenant peu à peu le pas sur le plaisir, jusqu’à le faire disparaître.
La seconde : que le contrôle total m’était indispensable, l’inconnu m’est vraiment problematique. Dès lors, et ça n’a pas changé depuis, toutes mes séances sont minutieusement preparées, avec ou pour ma soumise. En particulier, selon ses attentes, ses goûts, ses envies, ses pratiques, ses fantasmes. Du choix du lieux au matériel utilisé, en passant par l’ambiance musicale ou olfactive, la durée, l’enchaînement. Rien n’est laissé au hasard. Absolument tous les paramètres contrôlables le sont, même si j’ai pour habitude de feindre le contraire quand c’est nécessaire, pour le plaisir de ma partenaire (un « voyeur surprise » lors d’une séance en extérieur par exemple, sera en réalité un contact présélectionné pour jouer ce rôle, et sa venue ne sera une surprise que pour les apparences, et ajouter a l’excitation ou l’humiliation de ma soumise).
Troisième point, et non des moindres : je n’ai absolument aucun goût pour le virtuel. Ceux d’entre vous qui m’ont côtoyé sur les réseaux sociaux m’ont entendu faire cette parabole, qui résume très bien les choses : s’autoproclamer « Maître » lorsqu’on ne fait que du virtuel revient peu ou prou à se dire « footballer professionnel » alors qu’on a jamais fait que jouer à « FIFA » sur PlayStation ! Pour autant, ne vous sentez pas insulté si c’est votre cas. Le virtuel est aujourd’hui fréquent, et une partie de jeux-video peut être particulièrement plaisante ! Je considère simplement qu’il s’agit d’une branche du BDSM à part. Comme il y en a beaucoup, que je ne pratique ni ne comprends, et qui n’a strictement rien a voir avec la D/S.
Il n’y a aucun jugement et si vous y trouvez votre compte c’est l’essentiel. Cependant, admettez qu’il y a un gouffre entre faire l’amour et regarder une camgirl. Il en va de même pour le virtuel et la séance. Il y manque l’essentiel pour moi, le contact, l’aura, l’abandon, le regard, le souffle, la chaleur ou la moiteur. Le son caractéristique de certains accessoires, l’impact, la réelle domination que je peux exercer, la réelle soumission qu’elle peut ressentir. Bref, c’est virtuel, pas réel.
De relations en relations, j’affinais mon fonctionnement, mes besoins, mes rituels… Je prenais soin de mes soumises, mettais un point d’honneur à respecter non seulement leurs limites (c’est un impératif logique qu’il est bon de rappeler), mais aussi leur goûts. L’objectif de chaque séance a toujours été fixé a l’avance, selon leurs envies, leurs capacités, leur soif de découverte. Mais mon objectif, immuable, a toujours été leur satisfaction. Qu’elle se sente mieux, épanouie, plus forte et fière après une séance… Celles-ci se sont toujours soldées depuis par des réussites, l’envie d’y revenir, et la fierté d’avoir réussi ce qui leur était imposée…
Les debrief « à chaud », lors du moment câlin en fin de séance, « a froid » le lendemain sont vite devenus indispensables à l’élaboration de la séance suivante. La « liste de pratiques » avec le degré d’acceptation et d’excitation devenait un impératif avant chaque nouvelle rencontre. Les rituels de salut, public ou privé, sont rapidement devenus fixes. Le contrat, éphémère ou de longue durée, est devenu de plus en plus précis. Mes goûts évoluaient, certaines limites tombaient, étaient remplacées par d’autres… Je découvrais comment, avec la même force, avec la même pression, faire naître le plaisir ou la douleur. L’excitation ou l’inquiétude, l’addiction ou l’impatience…
Me concentrant sur ma partenaire, tous les sens aux aguets, impossible de la laisser indifférente. L’orgasme est devenu non pas un objectif, mais un moyen de pression, voire de torture . Il est toujours présent pourtant : la faire jouir à volonté, jusqu’à l’épuisement, ou la faire le frôler puis le reprendre. Recommencer. La faire attendre, redescendre au point d’être frustrée et certaine de ne plus pouvoir. Et la faire jouir, contre sa volonté, dépassée…
Ça en étonnera beaucoup, mais il m’est arrivé de plusieurs fois ces dernières annees de n’avoir moi-même aucun orgasme lors d’une séance…non pas qu’il ne soit pas plaisant, bien au contraire! Mais il n’est pas une fin en soi, dans cette situation il n’est pas mon objectif. Je ne fais pas de séance pour « avoir une relation sexuelle », mais pour dominer, maîtriser, soumettre, jouer, combler, surprendre et voir ma soumise perdre pieds, puis revenir et être reconnaissante.
Ne vous méprenez-pas, je ne dis absolument pas qu’une séance n’est pas sexuelle. Elle peut être exempte de pénétration, j’en ai fait l’expérience. Je dis simplement que mon plaisir physique est très secondaire face au plaisir cérébral. Le plaisir physique de ma partenaire est un des moyen les plus sûrs pour obtenir, selon moi, son lâcher prise total et son réel abandon.
La D/S en couple!
C’est a 22 ans que je mélange pour la première fois D/S et relation de couple. Sous plusieurs formes, nous expérimentons ensemble plusieurs modes de fonctionnement, faisons des essais. Nous vivons une vie de couple au grand jour, mais je deviens son dominant dans l’intimité. Nous nous installons ensemble, et je découvre a quel point la D/S peut se nourrir des sentiments. Notre histoire gagne en profondeur, en sincérité, en confiance.
Je l’initie à tout ou presque, révèle sa bisexualité, son léger masochisme. C’est elle qui, un jour, se présentera a moi, en tant que soumise, et me demandera de déchirer notre contrat qui n’a plus lieu d’être. Ce qu’il comporte et signifie pour elle, c’est une protection, un ensemble de règles qu’elle doit suivre. Mais que je dois suivre moi aussi, pour son bien être, pour le respect de ses limites, de son intégrité. Ce contrat, je ne l’ai jamais pris à la légère. Pourtant, elle me demande de le déchirer, d’être totalement libre d’être avec elle qui je suis réellement, sans limitations, sans hésitations, sans règles.
Ce jour là, elle fait de moi, non son dominant, mais son Maître. Ma discipline et ma propension à prendre naturellement soin d’elle fera que je n’irais jamais plus loin que ses anciennes limites, ni n’abuserais jamais de ce pouvoir… Pourtant elle m’en donne l’occasion, le droit, tous les droit… Ce moment fut incroyable. Cette relation durera 11 ans, faites de haut et de bas sans qu’il n’y ai pour moi ni regrets ni amertume. Deux enfants merveilleux. Quelques pauses nécessaires pour elle suite a des ennuis de santé, et durant lesquelles j’ai néanmoins continué a nourrir mon besoin de domination avec d’autres soumises, avec l’accord et parfois même la participation de ma conjointe lorsqu’elle ressentait l’envie de jouer, de se soumettre ou simplement pour me faire plaisir..
Le temps faisant son oeuvre, nous nous séparons après une longue période de doutes, de réflexions et de tension. C’est quelque temps plus tard que je fais la connaissance de celle qui deviendra ma Muse, ma femme, ma soumise, la dernière, l’unique.
Ayamé
Nous nous rencontrons dans un contexte bien différent pourtant. C’est une passion commune pour les animaux à écailles qui sera le prétexte de notre première rencontre.
Oui, elle est tres belle…mais pas seulement. Elle est aussi joyeuse, énergique, intelligente… Forte tête, fort caractère, à n’en pas douter, également avenante, presque trop… Celui qu’elle appelle aujourd’hui le « loup » tend une oreille pointue…
Dire que je l’avais identifiée dès lors comme une potentielle soumise serait faux, là n’était pas mon intention. Mais sa compagnie m’était étrangement agréable au bout de quelques minutes. Et cette façon d’être, si attentionnée, me touchait, juste là, dans le coin de ma tête qui n’est réservée qu’au Loup…
Je sens une tristesse en elle, quelque chose d’un passé sûrement douloureux, comme nous en avons finalement tous. Elle me plaît, c’est incontestable… mais il y a plus. Ce plus qui, malgré la différence de milieu social, malgré qu’elle soit mon aînée de plus de 10 ans, malgré qu’elle soit manifestement très prise par son travail, et de surcroît apparemment en couple, j’ai l’envie, le besoin irrépressible d’en savoir plus, la découvrir…
Rétrospectivement, elle est mon premier coup de foudre. Je pense a elle, je rêve d’elle, je l’imagine, je veux en savoir plus… nous discutons beaucoup, souvent, de tout. Elle est passionnante. Son histoire est plus triste encore que je ne l’avais imaginé. Mais la force avec laquelle elle lutte encore me laisse sans voix. Au fur et à mesure de nos discussions, la peine que j’ai pour elle fait place à une franche admiration. Elle m’épate. Elle m’apprend beaucoup de choses, me fait entrevoir son monde et son histoire…
En quelques semaines, j’ai l’impression à la fois de la connaître depuis toujours, mais aussi d’avoir tout à découvrir… Fin août 2019, nous partageons un moment en face à face direct… une nuit à discuter à bâtons rompus. Pourquoi lui cacher qui je suis, elle me fascine tellement. Cette nuit là, jusqu’à 4h du matin, elle apprend tout de moi, plus encore que vous qui me lisez. Je ne lui cache rien, de mes hontes et de mes rêves, de mes défauts et de mes douleurs. Ni mon passé ni, surtout de ma vie alternative. Ouf, elle ne prends pas la fuite!
Nous parlons quotidiennement, pas seulement de D/S dont elle ignore tout ou presque, mais de tout. Je suis incontestablement amoureux. J’en viens même à penser, peut-être bêtement, que je pourrais mettre le « Loup » en cage. Devenir son homme sans l’effrayer, tenter de contenir ce besoin qui serait, j’imagine, trop pour elle. J’ai plusieurs fois essayé dans le passé, mais le besoin de dominer m’a toujours rattrapé. Pourtant, je pensais sincèrement qu’avec elle, il pourrait en être autrement. Si il le faut, je suis prêt à essayer, à nouveau. 🖤
Un début intense
Pour toute réponse, quelques semaines plus tard, ses lèvres goûtent les miennes, sa bouche trouvera ensuite ma queue. Et ses mots, qui trouvent le creux de mon oreille, m’avouent leur amour naissant. Non pour l’homme, non pour le Maître, mais pour moi, pour cet ensemble. Elle n’envisage que de fusionner, pas de diviser. Elle me veut, comme homme et comme Maître! Espérant prendre plaisir dans une chose dont elle n’a qu’une vague idée, à ce moment là. Elle me demande de l’initier. Je suis le plus heureux des hommes, le plus heureux des Maîtres. Jamais je n’avais été si impatient d’initier qui que ce soit. Jamais une séance n’avait-eu une telle importance pour moi, pour mon avenir, pour notre vie à venir.
Comme je l’ai fait avec elle sous la lune cette nuit chaude d’été, j’ai fait le choix de me livrer ici, de partager avec vous. Tout en préservant l’anonymat de chacun(e), l’histoire de ma vie de Loup, de sa naissance jusqu’à ce jour.
Vous vous en doutez, puisque nous avons conçu et nourrissons ce site ensemble, cette initiation fut un succès. Une découverte puis une révélation pour elle, et une heureuse confirmation pour moi. Nous nous aimons, chacune de nos facettes aime sans distinction toutes les facettes de l’autre. Cette histoire, que nous partagerons régulièrement avec vous, je souhaite qu’elle n’ait jamais de fin…
Nous partagerons avec vous les séances que nous choisissons de rendre publiques. Je peux déjà vous annoncer ce que vous découvrirez… Mon Ayamé est une soumise extraordinaire. Elle a dans le sang cette dévotion, cette envie de grandir. Cette abnégation et cette confiance nécessaire pour laisser tomber petit a petit toutes ses barrières…
Nous nous aimons dans et au-delà de la D/S. Elle est autant mon esclave que ma reine, ma soumise que ma déesse, ma chienne que ma femme. Une merveille, a tous les niveaux !
Je voulais, pour conclure, remercier ceux et celles qui m’ont permis de devenir qui je suis. Ceux aussi avec qui j’ai pu échanger des opinions et des points de vue en toute sincérité. Et nos contributeurs, évidemment !
A bientôt !